Le PEA est souvent recommandé pour commencer à investir en Bourse en France. En effet, il permet de bénéficier d’une fiscalité avantageuse tout en restant simple à utiliser.
Mais ce n’est pas une solution parfaite : il existe des règles et des limites à connaître. Dans ce chapitre, nous listons les avantages et les limites du PEA.
Pourquoi le PEA est‑il si avantageux ?
1. Une fiscalité imbattable après 5 ans
Le principal atout du PEA, c’est sa fiscalité. Dès que ton plan atteint 5 ans, les plus‑values et dividendes générés par tes investissements ne sont plus soumis à l’impôt sur le revenu. Tu es alors libre de retirer (partiellement ou totalement) sans fermer ton plan, et tu ne paieras que les prélèvements sociaux (17,2 %) sur tes gains.
Le PEA n’est pas un produit bloqué : tu peux récupérer ton argent à tout moment. La contrepartie, c’est qu’un retrait avant 5 ans entraîne la clôture et l’imposition de tes gains. En cas d’accident de la vie (licenciement, invalidité, création d’entreprise, etc.), certains retraits anticipés sont possibles sans pénalité fiscale.
2. Pas d’imposition tant que tu ne retires pas
Autre atout majeur : tant que tu laisses tes plus‑values et dividendes à l’intérieur du PEA, ces gains ne sont pas imposables. Tu peux ainsi réinvestir le tout sans passer par la case « fiscalité ».
Cette capitalisation en enveloppe fermée permet de faire grossir ton patrimoine de manière plus efficace grâce aux intérêts composés, là où un compte‑titres classique sera taxé sur chaque gain réalisé (ce qui rongera son potentiel de croissance).
3. Des démarches simplifiées
Contrairement à un compte‑titres classique, où chaque dividende et plus‑value doit être déclaré, le PEA ne nécessite aucune déclaration spécifique tant que tu ne fais pas de retrait.
Tu ne renseignes que le montant de tes retraits ou de ta clôture, lors de ta déclaration d’impôts annuelle : un vrai gain de temps (et un stress en moins).
Quels sont les limites du PEA ?
Comme dit dans le chapitre précédent, le PEA n’est pas accessible à tout le monde : seul un résident fiscal français peut en ouvrir un.
Néanmoins, il existe d’autres contraintes :
1. Un plafond limité et un seul plan par personne
Le PEA est plafonné en termes de versements :
- 150 000 € pour un PEA classique.
- 225 000 € pour le PEA‑PME.
- 20 000 € pour le PEA Jeune (pour les moins de 25 ans rattachés au foyer fiscal).
De plus :
- Avoir un PEA en même temps qu’un PEA‑PME ne permet pas de cumuler les plafonds (le total des versements ne peut pas dépasser 225 000 €) ;
- et chaque personne ne pouvant détenir qu’un seul PEA et un seul PEA‑PME, il n’est pas possible de multiplier les plans pour contourner ces plafonds.
Une erreur courante est de penser que le PEA est limité à 150 000 €, mais en réalité, il est possible que le PEA dépasse largement ce montant grâce aux plus‑values et dividendes reçus.
2. Un univers d’investissement restreint
Le PEA est conçu pour financer l’économie européenne. Tu peux donc investir uniquement dans des actions et fonds de sociétés ayant leur siège dans l’UE ou l’EEE, et dans des fonds investis à au moins 75 % en actions européennes.
Les obligations sont par exemple exclues du PEA, tout comme les produits dérivés ou les cryptomonnaies.
Certains ETF éligibles PEA permettent d’investir dans des actions non européennes (comme le S&P 500 ou le Nasdaq) tout en respectant les règles du PEA. Ces ETF utilisent des techniques de réplication synthétique pour contourner la restriction géographique. Pour en savoir plus, consulte mon article sur les ETF.
3. Pas de fractions d’actions/d’ETF
Le PEA ne permet pas d’acheter de fractions d’actions ni d’ETF, ce qui force à acheter des titres entiers, gênant les petits investisseurs et ceux qui souhaitent investir la même somme régulièrement.
Prenons un exemple : tu souhaites acheter des actions Air Liquide actuellement cotées à de 170 € :
- si tu as 250 € de disponibles, tu pourras acheter 1 action (170 €) et il te restera 80 € sur ton compte espèces ;
- par contre, si tu comptais investir 100 €, tu ne pourras pas acheter aucune action, car le prix de la part dépasse ta somme disponible.
Il existe des enveloppes permettant de contourner cette limite, par exemple :
- le Compte‑titres ordinaire : certains courtiers permettent d’acheter des fractions d’actions.
- l’Asurance‑vie : les contrats en unités de compte permettent souvent d’acheter des fractions de parts de fonds.