C’est quoi exactement un ETF ?
Un ETF est un panier d'actions qui cherche à répliquer la performance d’un indice boursier Exemples :
- un ETF CAC 40 réplique l’indice CAC 40 en investissant sur ses entreprises : les 40 plus grandes sociétés françaises, comme LVMH, TotalEnergies ou Airbus.
- un ETF S&P 500 suit la performance des 500 plus grandes entreprises américaines (Apple, Microsoft, Amazon…)
L’intérêt principal : en une seule transaction, l’investisseur investit dans un grand nombre d'entreprises, ce qui permet d'avoir un portefeuille diversifié sans avoir à acheter les actions de dizaines de sociétés différentes.
- ETF signifie "Exchange Traded Fund" (ou "fonds indiciel côté" en Français), mais il est parfois également appelé tracker ("suiveur" en anglais) - C'est un instrument financier coté en Bourse, au même titre qu’une action.
Quels sont les différents types d’ETF ?
Les ETF sont très variés, autant pour l'indice qu'ils suivent que dans la manière dont ils le suivent : 2 ETF suivant le même indice peuvent avoir des fonctionnements (et des résultats) différents ! Pour bien les comprendre, on peut les classer en plusieurs catégories :
Stratégie de distribution des dividendes
Être propriétaire d'une action d'entreprise donne accès aux dividendes de cette dernière : une (ou plusieurs fois) par an, l'entreprise distribue une partie de ses bénéfices sous formes de dividendes. Les ETF gérent de 2 manières ces dividendes :
- ETF capitalisant : les dividendes versés par les entreprises de l’indice sont automatiquement réinvestis dans le fonds. Avantage : effet boule de neige grâce aux intérêts composés, idéal pour une stratégie long terme. Ces ETF sont dits "accumulatifs" et sont indiqués par les termes (A) ou Acc dans le nom, comme dans "Amundi MSCI World ETF Acc"
- ETF distribuant : les dividendes sont versés régulièrement sur ton compte (la fréquence dépend de l’émetteur). Avantage : permet de générer un revenu passif, utile si tu veux toucher des flux de trésorerie réguliers. Ces ETF sont dits "distributifs" et sont indiqués par les termes (D) ou Dist dans le nom, comme dans "iShares Core S&P 500 (Dist)"
Stratégie de réplication de l’indice
- ETF physique (ou à réplication directe) : le fonds achète réellement tout ou partie des actions qui composent l’indice. 👉 Exemple : un ETF CAC 40 détiendra réellement des actions LVMH, Airbus, TotalEnergies, etc.
- ETF synthétique : le fonds n’achète pas directement les actions de l’indice, mais utilise des produits dérivés (contrats de swap) pour reproduire sa performance. Il permet d’accéder à des marchés difficiles à répliquer (pays émergents, indices très spécialisés) ou d'investir sur un indice mondial depuis un PEA ou une assurance-vie.
La zone ou le thème d’investissement
- ETF indicels : S&P 500, CAC 40, ...
- ETF géographiques : un ETF USA, Europe, ou Monde (MSCI World couvre 23 pays développés).
- ETF sectoriels & thématiques : technologie, santé, énergies renouvelables…
Les ETF “hors actions” (Bon à savoir ?)
Même si on parle souvent des ETF bourse (actions), il existe aussi des ETF sur d’autres classes d’actifs :
- ETF obligataires : permettent d’investir dans la dette publique (obligations d’État) ou la dette privée (obligations d’entreprise).
- ETF matières premières (ETC) : or, argent, pétrole, cuivre… Attention : dans la plupart des cas, ces ETF ne détiennent pas réellement la matière première, mais utilisent des contrats financiers pour en répliquer le prix.
- ETF monétaires : investissent dans des actifs très sûrs à court terme (liquidités, bons du Trésor). Leur rendement est faible, mais ils servent parfois de refuge en période de forte volatilité.
Comment un ETF rapporte de l’argent ?
De la même manière qu'une action, un ETF pour apporter un bénéfice de deux manières :
- La plus-value : si l’indice monte, la valeur de l’ETF monte. Il est donc possible de le vendre à un prix plus haut que le prix d'achat
- Les dividendes : soit versés directement sur le compte pour les ETF distribuants, soit réinvestis automatiquement dans le cas des ETF capitalisants (ce qui fera augmenter la valeur de l'ETF sans que l'indice n'est besoin de monter).
Comment investir dans les ETF ?
En France, tu peux investir dans des ETF via trois grandes enveloppes : le PEA, le compte-titres ordinaire (CTO) et l’assurance-vie. Chaque solution a ses avantages, limites et fiscalité.
Le Plan d’Épargne en Actions (PEA)
- Conditions : réservé aux résidents fiscaux français, dépôt maximum de 150.000 € (hors plus-values).
- Éligibilité : uniquement les titres européens… sauf grâce aux ETF synthétiques, qui permettent quand même d’investir sur le S&P 500, le MSCI World, etc.
- Fiscalité :
- Avant 5 ans → clôture du plan = imposition à la flat tax (30 %) sur les plus-values.
- Après 5 ans → exonération d’impôt sur le revenu, seules les prélèvements sociaux (17,2 %) s’appliquent.
- Avantages : fiscalité ultra avantageuse à long terme, idéal pour les ETF actions.
- Inconvénients : plafond limité, uniquement actions/ETF (pas d’obligations ou matières premières), retrait avant 5 ans fortement pénalisant.
Le PEA est la meilleure enveloppe pour débuter tes investissements long terme en ETF si tu vis en France.
Le Compte-Titres Ordinaire (CTO)
- Conditions : pas de plafond, ouverture très simple, accessible à tout le monde.
- Éligibilité : tous les ETF du monde, y compris ceux non éligibles au PEA (ETF obligataires, matières premières, ETF américains physiques, etc.).
- Fiscalité :
- Flat tax à 30 % (12,8 % impôt + 17,2 % prélèvements sociaux).
- Ou option barème progressif de l’impôt sur le revenu (intéressant seulement si tu es faiblement imposé).
- Avantages : pas de limite de versement, accès à tous les ETF (y compris or, pétrole, obligations, ETF exotiques).
- Inconvénients : fiscalité moins avantageuse que le PEA, surtout sur le long terme.
👉 Le CTO est l’enveloppe la plus flexible, mais moins optimisée fiscalement.
L’Assurance-vie
- Conditions : produit d’épargne très populaire, pas de plafond, possibilité de désigner des bénéficiaires (succession).
- Éligibilité : certains contrats proposent des ETF en unités de compte (UC). La liste dépend de l’assureur.
- Fiscalité (hors fonds euros, uniquement pour les UC) :
- Avant 8 ans : flat tax à 30 %.
- Après 8 ans : abattement annuel sur les retraits (4.600 € pour une personne seule, 9.200 € pour un couple) puis taxation réduite (24,7 % max).
- Avantages : enveloppe polyvalente et souple, combine ETF + fonds euros sécurisés, excellente transmission en cas d’héritage.
- Inconvénients : choix d’ETF parfois restreint selon les assureurs, frais de gestion plus élevés (souvent 0,5 à 1 %/an en plus du TER de l’ETF).
👉 L’assurance-vie est idéale pour une stratégie mixte long terme (sécurité + ETF), mais moins rentable que le PEA si ton seul objectif est d’investir en actions.
En résumé
Enveloppe | Plafond | Univers d’investissement | Fiscalité long terme | Avantage principal |
---|---|---|---|---|
PEA | 150.000 € | Actions & ETF européens (+ ETF synthétiques Monde/US) | Exonération après 5 ans (seuls prélèvements sociaux 17,2 %) | Fiscalité imbattable |
CTO | Illimité | Tous les ETF (actions, obligations, matières premières) | Flat tax 30 % | Liberté totale |
Assurance-vie | Illimité | Sélection d’ETF en unités de compte + fonds euros | Après 8 ans : abattement annuel + fiscalité douce | Transmission & diversification |
Stratégie optimale :
- PEA : priorité pour les ETF actions (Monde, S&P 500, Europe) tant que le plafond des 150.000€ n'est pas atteint.
- CTO : pour compléter avec des ETF non éligibles (obligations, matières premières).
- Assurance-vie : pour la diversification, la fiscalité après 8 ans et la transmission.
[Bon à savoir]
Aussi dispo sur le PER et le PEE
Quels sont les frais d’un ETF ?
Même si les ETF sont connus pour leurs frais très bas par rapport aux fonds traditionnels, ils ne sont pas totalement gratuits. En pratique, trois types de frais peuvent s’appliquer :
- Les frais de gestion (TER) Le TER (Total Expense Ratio) est le coût annuel de gestion prélevé directement par la société qui gère l’ETF (Amundi, iShares, Lyxor, Vanguard…). Ces frais couvrent la gestion administrative, la réplication de l’indice et la cotation en Bourse. Le TER est inclus dans la performance de l’ETF : tu ne le vois pas apparaître sur ton compte, mais il réduit légèrement le rendement final.
Exemple : un ETF avec un TER de 0,20 % et une performance brute de 10 % affichera en réalité 9,8 % de performance nette.
[Bon à savoir] 👉 Pour un ETF Monde, le TER se situe souvent entre 0,15 % et 0,30 %, contre 1 à 2 % pour un fonds actif classique.
- Les frais de courtage
Comme une action, un ETF s’achète et se vend via un courtier (BoursoBank, Trade Republic, DEGIRO, etc.).
Chaque transaction entraîne des frais de passage d’ordre : forfait fixe (ex. 1 € par ordre) ou pourcentage du montant investi.
Certains courtiers en ligne proposent même des ETF sans frais de courtage sur une sélection limitée.
👉 Conseil : si tu investis régulièrement (DCA, achat mensuel), privilégie un courtier à frais bas ou gratuits sur ETF. Pour en savoir plus, va voir mon comparatif
- Les frais liés à l’enveloppe fiscale
PEA : en plus du courtage, la banque peut facturer des frais de tenue de compte ou de transfert (à comparer selon les établissements).
Assurance-vie : des frais de gestion annuels (0,5 à 1 %) s’ajoutent au TER de l’ETF. C’est souvent le point faible de cette enveloppe.
CTO : uniquement frais de courtage (pas de frais de gestion supplémentaires).
[Bon à savoir]
Écart de réplication (tracking difference) : la performance réelle d’un ETF peut légèrement s’écarter de celle de l’indice (en positif ou en négatif), en raison des frais et de la méthode de réplication.
Liquidité : certains ETF très peu échangés ont un spread (écart achat/vente) plus large, ce qui ajoute un coût caché.
Avantages et inconvénients des ETF
(faire un tableau)
✅ Avantages
- Simplicité : un seul produit pour diversifier son portefeuille.
- Performance : sur le long terme, battre le marché est rare, suivre le marché suffit.
- Frais très bas comparés aux fonds actifs.
- Transparence : on sait toujours quel indice est suivi.
❌ Inconvénients
- Volatilité : un ETF actions peut perdre 30 % en cas de krach.
- Risque de change : un ETF en dollars peut fluctuer selon l’euro/dollar.
- Pas de “coup d’éclat” : tu ne battras pas le marché, tu feras la moyenne.
Comment choisir le bon ETF ?
Pour sélectionner un ETF adapté à tes objectifs :
- L’indice suivi : Monde, S&P 500, Europe…
- La stratégie : capitalisant ou distribuant.
- Le mode de réplication : physique (préférable) ou synthétique.
- Les frais (TER) : plus ils sont bas, mieux c’est.
- L’éligibilité : PEA, assurance-vie, CTO.